Remettre à plus tard ? Peur des conséquences ?

Motivation tip #27

Remettre à plus tard et Peur des conséquences
Quelqu'un veut bien prendre la décision à ma place ? - Suite

Suite du "Motivation tip" #26 : différentes situations de non-action en attente d'un événement externe.

"Là tout de suite je ne le sens pas, je verrai plus tard"

Attendre le dernier moment pour enclencher l'action. Avec le risque de ne pas avoir prévu du temps pour l'imprévu… cet heureux imprévu qui finalement nous soulagerait de la responsabilité de ne pas avoir agi, d'autant qu'on n'est pas super-motivé à la base.

Procrastination peut-être ?

Si la procrastination vient d'un problème de motivation, mon conseil est de faire une analyse motivationnelle de l'action à faire ("tips" #1 à #7) pour colorer l'action envisagée avec un sentiment global de motivation positif, désirable, ou pour choisir de renoncer carrément à l'action.

Si la procrastination vient d'un problème de peur de "xxx" (remplacez "xxx" par ce que vous voulez), mon conseil est d'atténuer ou de se débarasser de ce ressenti d'appréhension en explorant les "tips" sur la gestion des émotions ("tips" #33 à #35).

Si la procrastination vient d'un désir de perfectionnisme (considérer que l'action n'est pas accomplie, terminée, tant qu'elle n'est pas parfaite), je propose de faire la distinction entre deux acceptions de "terminé" concernant une action :

  • "C'est terminé lorsque c'est parfait". Le problème est que ce ne sera jamais parfait (ne serait-ce que parce que les critères de perfection évoluent avec le temps).
  • "C'est terminé lorsque c'est suffisamment bon". Cette approche peut être intellectuellement décevante, mais elle est tout à fait acceptable au quotidien. En réalité, il s'agit d'atteindre l'excellence, même si on n'atteint pas la perfection. Et ce n'est pas la même chose.

La procrastination… Ce n'est pas toujours aussi simple : si c'est chronique, je n'ai pas vraiment de solution mais il y a des coaches spécialisés sur ce sujet qui, eux, ont des solutions !
Je pense à Stéphane Abry (Stephane-Abry-Coaching.com).
Si c'est récurrent et si ça entraîne des conséquences irritantes pour soi ou ses proches, ça vaut le coup de se faire aider pendant un temps limité, pour arrêter de s'empoisonner la vie.

"Je ne veux pas assumer les éventuelles conséquences négatives, encore inconnues, d'une action, d'une décision"

Ici, il est intéressant de creuser pour comprendre la situation et trouver des solutions adaptées.
Il peut s'agir d'une aversion au risque.
Il peut s'agir d'une aversion à la désapprobation, à la culpabilité, qui met en résonance des questions existentielles : "Si je ne réussis pas, est-ce qu'on m'aime encore ?", "Si j'ai tort, suis-je tort ?", "Si j'échoue, suis-je incompétent ?", "Si ça plante, ai-je encore ma place ici ?"
C'est une problématique globale qui n'est pas liée à telle ou telle décision concrète.

Il s'agit d'abord de bien connaître ses propres peurs existentielles qui risquent de parasiter les actions et décisions, qui viennent souvent de l'enfance mais qui n'ont plus de réalité concrète dans une vie d'adulte : en effet, même si je fais une erreur, on ne va pas m'aimer moins, ou me considérer comme "étant tort", ou incompétent, ou n'ayant pas ma place ici !

Donc : Avec douceur, distinguer la peur de la réalité. Et si besoin gérer l'émotion de peur.
Puis, se prendre soi-même avec bienveillance, se donner le droit à l'expérimentation et à l'erreur (évidemment il faut que l'entourage favorise ce droit), se donner des critères de gestion des risques : qu'est-ce qui se passe au pire ? est-ce vraiment grave ? est-il pertinent de mettre en place un plan B ?

"J'ai besoin d'un "oracle" qui me dise si ça a peut réussir ou si ça ne mène à rien"

Je parlerai de cette difficulté de façon approfondie dans le prochain "Motivation tip".

Mise en pratique #27

Ci-dessus, j'évoque la peur d'assumer les conséquences négatives d'une décision ou d'une action, et son impact sur la motivation.

Si vous vous reconnaissez dans ce fonctionnement, je propose deux axes de travail, au choix :

Travailler sur la peur (de devoir assumer les conséquences)

Un travail sur l'émotion (peur, appréhension) peut se faire seul ("Motivation tips" #34 et #35). Cela dit, si la difficulté est chronique et si ça vous empoisonne la vie, autant le travailler avec un pro (psy, coach ?).

Travailler sur le risque

Démarche simple de gestion des risques, avec un exemple : mon ordinateur a 5 ans ; j'envisage de le faire durer 5 années supplémentaires mais j'hésite car j'ai peur que ma décision soit mauvaise.

  1. Lister ce qui risque de (mal) se passer. Prendre les choses globalement, sans s'attacher à chaque événement déclencheur particulier.
    Par exemple, mon ordinateur (= la fonction "outil de travail") devient indisponible (qu'importe la cause : électrique, choc, virus).

  2. Évaluer la criticité : "critique" (conséquences graves, pas de plan B), "majeur" (conséquences graves mais il y a un plan B), "mineur" (conséquences pas graves). 
    Dans l'exemple, c'est "critique" : mon ordinateur sert tout le temps.

  3. Évaluer la probabilité : est-ce "certain", "très probable", "peu probable", "improbable".
    Dans l'exemple, il est quasi-certain que l'ordinateur deviendra indisponible d'ici 5 ans.

  4. En fonction de la criticité et de la probabilité, définir les actions à mener. Cela peut être au choix :
    • Assumer le risque (= ne rien faire).
      Par exemple, "je verrai bien sur le momen, j'ai les ressources pour faire face (argent, temps, compétences)".

    • S'assurer contre le risque financier ou technique.
      Dans l'exemple : "j'ai un contrat de maintenance couvrant sécurité, sauvegardes, restauration et renouvellement de matériel".

    • Réduire le risque.
      Dans l'exemple : "je prévois des sauvegardes régulières, une analyse anti-virus mensuelle avec un autre antivirus qu'habituellement, ainsi qu'un rdv unique chez le tech info pour un entretien complet du système de refroidissement (surchauffe = usure prématurée)".

    • Avoir un plan B : Plan de continuité (pour travailler en mode dégradé) et plan de reprise.
      Dans l'exemple : "J'ai une sauvegarde quotidienne. Lors d'une panne, je ne perds qu'un jour de travail et je peux travailler sur mes documents depuis un autre ordinateur ; le renouvellement-restauration de l'ordinateur ne prend que 3 jours. Acceptable."

Cette gestion des risques sur les sujets qui inquiètent permet de modifier le sentiment global de motivation : l'action envisagée n'est plus "agir" mais devient "agir-en-gérant-les-risques", ce qui modifie l'équilibre des facteurs de motivation et permet de ne plus être paralysé dans l'action.

Et ensuite ?

"J'ai besoin d'un "oracle" qui me dise si ça a peut réussir ou si ça ne mène à rien"

On en reparle dans le "Motivation tip" #28.

 


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