Accueillir l'information portée par l'émotion

Motivation tip #35

Accueillir l'information portée par les émotions
Les émotions vous parlent

La question posée dans le "Motivation tip" #34 était "Comment gérer les émotions qui parasitent la motivation ?"

Une réponse est "en accueillant l'information qu'elle porte".

Avant de continuer, je vous invite à consulter la vidéo https://www.youtube.com/watch?v=_DakEvdZWLk (cela prend 3 minutes).

À l'éclosion d'une émotion, tout se passe comme si une partie de nous (émotionnelle) disait à une autre partie de nous (réflexive) :

  • Tristesse : "Les choses sont finies maintenant, c'était bien, mais c'est terminé",
  • Colère : "Les choses ne se passent pas comme je veux", ou "Une de mes valeurs est attaquée",
  • Peur : "Quelque chose pourrait mal se passer, je pourrais me trouver dans une situation désagréable",
  • Dégoût : "Je ne connais pas ça, c'est sûrement toxique",
  • Joie : "Tout va bien, on continue".

Pour éviter que l'émotion revienne sans cesse perturber les décisions et influencer irrationnellement les motivations, il suffit généralement d'accueillir l'information portée par l'émotion. Simplement l'accueillir, l'écouter. Et lui dire "J'ai bien entendu ton message, je vais m'en occuper, j'ai les ressources pour gérer la situation".

Exemple : sur la route. Le véhicule devant moi pile. Colère !
Pour l'accueillir, je me dis (la partie "réflexive" de mon esprit dit à la partie "émotionnelle" qui vient de produire l'émotion) : "Ok, j'ai bien reçu cette émotion. En effet les choses ne se passent pas comme je voudrais. Je vais m'en occuper plus tard."

En quelques secondes, l'émotion s'apaise et je peux conduire en sécurité.

Plus tard, je peux me remémorer la scène qui m'a énervée, et la traiter de façon adaptée ("ah oui, le chauffeur du véhicule qui a pilé ne voulait peut-être pas m'agresser…").

Cas particuliers : les tabous.

Une émotion-tabou se travestit afin de s'exprimer quand même.

Exemple : si la colère est une émotion que je m'interdis, elle peut s'exprimer en tristesse. Je serai triste mais le message informationnel est celui de la colère.
À l'inverse, si la tristesse est interdite, elle peut se manifester en colère, mais le message est celui de la tristesse.

Autre cas : le sujet est tabou. Exemple : "Je m'interdis d'avoir de la colère envers mon N+1". La colère va quand même s'exprimer mais sur un autre objet : "Ce client est insupportable !"

La démarche d'accueil de l'émotion est la même :

  • ok, je reconnais l'émotion, je reconnais le message (le vrai, pas le travesti), je dis à moi-même que je m'en occupe dès que possible, et que j'ai les ressources pour gérer cette situation ;
  • plus tard je décrypte et je traite la situation.

Dans tous ces cas, en quelques dizaines de secondes, l'émotion est apaisée.
Elle cesse de devenir un facteur de motivation désordonné contrariant l'autonomie (vouloir ce qu'on fait), pour devenir un outil d'information sur une situation.

Mise en pratique #35

À paraître dans quelques semaines.

Et ensuite ?

Dans le "Motivation tip" #36, je proposerai sans prétention une attitude possible face aux compulsions, ces motivations envahissantes.


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