Compulsions, ces motivations envahissantes

Motivation tip #36

Compulsions, ces motivations envahissantes
Un outil pour les gérer

Du point de vue de la motivation, les compulsions posent problème seulement quand elles sont suffisamment fortes pour imposer les décisions et actions alors que, par nature, elles sont temporaires et irrationnelles.

Comme elles sont souvent des "solutions" à des difficultés préexistantes, il est intéressant d'explorer leurs causes. Ou plutôt la chaîne des causes.

Exemple : une consommation compulsive de fromage (sucre, cigarette, etc.) peut être due à une consommation préalable (la boucle de rétroaction positive du "plaisir"), qui peut peut provenir d'un besoin d'être rassuré, venant d'un stress de fond, lui-même venant d'une inquiétude-peur de fond, pouvant venir d'une surproduction d'un neurotransmetteur, due à une prédisposition génétique, déclenchée par l'environnement.
Ce n'est qu'un scenario possible. Un exemple.

Idéalement pour gérer cette compulsion, il faudrait traiter les causes racines. Ici c'est compliqué (prédisposition génétique, environnement).

On peut agir sur les étapes intermédiaires : 

  • surproduction hormonale : médicaments ? Excessif, peut-être.
  • inquiétude : gestion des émotions ? Ça marche mal pour les compulsions.
  • éviction : demande un tel effort de volonté ! Et invite à compenser autrement en restant insatisfait.
  • boucle du plaisir ? besoin d'être rassuré ? Entrainer son cerveau-qui-dit-'stop' en apprenant à différer ? Ça peut fonctionner sur les petites compulsions en effet. Cela dit, il y a peut-être quelque chose à jouer ici : tromper son cerveau !

Car l'effet rassurant du fromage peut être activé par l'impression de manger, pas nécessairement par le fait de manger réellement.
L'idée est donc de s'imaginer très précisément le moment où on mange.

"Je ferme les yeux et j'imagine un petit pain toasté au parfum chaud, à la mie hâlée. J'ajoute une petite tranche de bûche de chèvre, et une lame de miel sur laquelle se reflète la lumière. Je l'approche de ma bouche, hume son parfum, croque ! Je sens bien dans la réalité qu'il n'y a rien, mais en même temps j'y superpose mon imagination, le croustillant qui se répand, la fleur de la tranche de fromage, le goût inimitable du chèvre-miel. Et je mâche. Je ne mâche rien dans la réalité, mais dans mon imagination, je savoure ces flaveurs qui se déploient, cette texture fondante et râpeuse à la fois…"

Ça vous fait saliver ?

Bref, tromper son cerveau.

Et, chose extraordinaire, ça apaise le besoin compulsif, ça rassure l'inquiétude de fond pendant plusieurs dizaines de minutes pendant lesquelles on peut enchaîner sur autre chose pour se changer les idées.

Inventer une façon de se rassurer adaptée à la compulsion, en trompant son cerveau, essayer, ajuster si besoin, permet d'apaiser ces facteurs de motivation envahissants.
Ce n'est pas une solution définitive, mais c'est une arme utile pour le combat quotidien.

Mise en pratique #36

À paraître dans quelques semaines.

Et ensuite ?

Dans le "Motivation tip" #37, j'aborderai l'impact des deuils et changements sur la motivation.


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