Faire ce qu'on veut ou Vouloir ce qu'on fait ?

Motivation tip #13

Faire ce qu'on veut ou Vouloir ce qu'on fait ?
Les bienfaits de l'Autonomie

Tout le monde sait ce qu'est l'Autonomie !
Et, parlant d'autonomie, tout le monde s'imagine que tout le monde comprend la même chose que celui qui parle.

Quelle erreur !

"Tu es autonome !" 
Cela peut vouloir dire : 

  • "Tu as la possibilité de faire ce que tu veux, sans contrainte", mais autant dire "tu es libre" dans ce cas
  • "Tu as les capacités d'agir seul, tu n'as pas nécessairement besoin de l'aide des autres, tu n'es pas dépendant des autres", mais autant dire "tu es indépendant" dans ce cas
  • "Tu as la responsabilité de ce sujet", mais autant dire "tu es responsable" dans ce cas (au sens de "prendre soin", pas au sens de "devoir rendre des comptes")
  • "Personne n'a d'attentes particulières envers toi", "tu n'as de comptes à rendre à personne"
  • "C'est à toi d'être à l'initiative"
  • "Débrouille-toi tout seul, on n'est pas tes parents"

De multiples significations, toutes différentes…

Et le rapport avec la motivation ?

La SDT (Théorie de l'Autodétermination) définit l'Autonomie à partir de son étymologie (autos nomos : soi-même, règle-loi : qui se régit par ses propres lois).
C'est le fait de vouloir ce qu'on fait, d'être d'accord avec ce qu'on fait, de choisir (ou rechoisir) ce qu'on fait. 
Il y a une notion de volition, de "je veux", ou au moins "je veux bien", "je donne mon assentiment".

C'est différent de la liberté (on peut être autonome sans être libre : on peut vouloir ce qu'on fait sans forcément pouvoir faire ce qu'on veut).
Différent aussi de l'indépendance (on peut être autonome sans être indépendant : choisir volontairement de dépendre des autres, par exemple quand on se fait aider sur des sujets que l'on choisit de ne pas maîtriser).

On peut être autonome (vouloir ce qu'on fait), même si on ne porte pas la responsabilité d'un sujet.
On peut être autonome (vouloir ce qu'on fait), même si on a à rendre des comptes à quelqu'un.
On peut être autonome (vouloir ce qu'on fait) tout en choisissant de ne pas être à l'initiative.

Ce qui fait l'autonomie, c'est vouloir ou être d'accord avec la situation.

Les différents types de motivations (externe, introjection, adhésion, intégration, motivation intrinsèque) (voir "tips" #9 à #12) peuvent se ranger dans un continuum d'autonomie, selon une progression du sentiment de volonté ou d'accord avec l'action, depuis le "moins volontaire" (motivation externe) jusqu'au "en plein accord avec la volonté" (intégration et motivation intrinsèque).

La SDT appelle "motivation contrôlée" les types de motivation externe et introjectée (où le "devoir" prime), et "motivation autonome" les types de motivation par identification, intégration, et intrinsèque (où le "vouloir" prime).

Une clé de la motivation et du bien-être, c'est d'être d'accord avec ce qu'on fait.
Une clé de la démotivation et du mal-être, c'est de faire ce avec quoi on n'est pas d'accord.
L'autonomie est un des éléments qui fonde la motivation.

Dans une démarche d'auto-motivation, il me semble donc important :

  • de repérer les facteurs de motivation ou de démotivation qui fragilisent le sentiment d'autonomie.
    En première approche, il s'agit des motivations par régulation externe et par introjection (motivation contrôlée).
  • Puis de travailler à diminuer leur intensité (voir "tip" #4), même s'ils sont motivants : il me semble préférable d'être motivé, même faiblement, par des motivations qui me correspondent, plutôt que fortement motivé par des motivations avec lesquelles je ne suis pas vraiment d'accord.

Mise en pratique #13

Dans cette mise en pratique, je propose de travailler sur la détection de situations qui contrarient le besoin d'autonomie.

Souvent elles se nichent dans des actions désirables, pour lesquelles il existe une vraie motivation, ou plus exactement un sentiment global de motivation. Pour rappel, ce sentiment global est le résultat du cumul de facteurs de motivation et de facteurs de démotivation ("tip" #1). Donc un facteur de motivation qui blesse le besoin d'autonomie peut tout à fait contribuer positivement à la motivation globale mais il influe quand même sur le mal-être.

Je vous propose d'être attentif à des situations pour lesquelles vous êtes motivé(e) mais où il y a impatience, tristesse, irritation, ou mal à l'aise pas vraiment explicable. Cela peut venir d'échos émotionnels (résonances émotionnelles d'événements passés) mais pas seulement : l'émotion peut venir révéler une situation qui blesse le besoin d'autonomie.

À partir de là, vous pouvez faire l'inventaire des facteurs de motivation et de démotivation liés à cette situation ("tip" #2 et sa mise en pratique), et les classer selon les catégories : motivation externe, introjectée, par adhésion, par intégration, intrinsèque ("tips" et mises en pratique #9 à #12).

Ensuite, attachez-vous à bien comprendre les facteurs de motivation "externe" et "introjectée". Ce sont habituellement eux qui entrent en contradiction avec le besoin d'autonomie, avec un impact assez direct sur le mal-être. Même quand elles sont motivantes.

Il ne reste plus (!) qu'à travailler dessus ("tip" #4 et sa mise en pratique). Pour une vie (encore) plus motivante.

Bonne investigation !

Et ensuite ?

Dans le "Motivation tip" #14, je reviendrai sur les besoins psychologiques dont il est bon de prendre soin, chacun ayant ses propres besoins. Comment les reconnaître ?


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