Comment diminuer le poids de nos démotivations ?

Motivation tip #4

Comment diminuer le poids des démotivations ?
Tout d'abord en les regardant bien en face !


Petit rappel des "Motivation tips" précédents : le sentiment global de motivation est le résultat cumulé de facteurs de motivation et de démotivation ("tip" #1).
Après les avoir identifiés ("tip" #2) et évalué leur intensité ("tip" #3), il est enfin possible de travailler dessus.

Et le plus simple est de commencer par les démotivations.

Pour bien les comprendre, il faut essayer de répondre à cinq grandes questions : 
"Quoi ?", "Pourquoi ?", "Pour quoi ?", "Peut-on penser autrement ?" et "Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?"

Quoi :
  • Quelle est cette démotivation, cette "bonne raison" qui démotive ?
  • Avec quels mots la décrire précisément ? (C'est le moment de sortir un papier et un crayon).
  • En quoi est-ce une difficulté : qu'est-ce qui est au cœur de ce qui démotive dans cette "bonne raison" ?
Pourquoi : 
  • Quelle est son origine ?
  • Quelle est sa cause, ou ses causes ? (causes externes ou causes dans l'histoire personnelle)
  • Quelles sont la ou les causes de ces causes ?
  • Quelles sont les causes des causes des causes ? ... et on peut remonter loin.
Pour quoi : 
  • Quel est le besoin qu'on cherche à nourrir ou préserver à travers cette démotivation ? 
    (on peut s'aider des émotions que l'on ressent à l'évocation de ce facteur de démotivation)
  • Quels sont les bénéfices secondaires que l'on cherche à obtenir ou préserver à travers cette démotivation ?
  • Ou dit autrement quels sont les risques ou désagréments que l'on veut (inconsciemment) éviter grâce à ce facteur de démotivation
Peut-on penser autrement :

Les réponses apportées aux question précédentes se basent sur des croyances, sur une interprétation de la réalité, qui peut être vraie mais qui peut aussi être héritée du passé.

Aujourd'hui, avec l'expérience d'adulte, est-ce qu'on est d'accord avec ces croyances ?

L'idée est de requestionner ces croyances, peut-être pour les ajuster à notre réalité d'adulte. 


"Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?"

Maintenant que ce facteur de démotivation est bien compris, c'est moment de passer en mode créatif. 

Il s'agit d'inventer une solution à cette difficulté :

  • on peut la résoudre, 
  • ou trouver une solution de contournement, ou d'atténuation,
  • ou trouver une autre façon de nourrir le besoin lié à cette démotivation, 
  • ou une autre façon d'obtenir les bénéfices secondaires qu'on a pu identifier,
  • ou peut-être même que le fait d'avoir démasqué une fausse croyance la fait s'évaporer.

Il s'agit d'un "travail", personnel, subjectif. 
Il peut aisément être réalisé seul avec un peu d'habitude mais la présence d'une autre personne peut être facilitante dans ce travail d'introspection-invention.

Au final, ce travail va faire "perdre du poids", perdre de l'intensité à ce facteur de démotivation particulier grâce à la compréhension précise de ce qui est en jeu, et grâce à la prise en compte de la solution imaginée.
Et au résultat, le sentiment global de motivation va être rééquilibré.

Pour faire un travail complet d'analyse motivationnelle, il est opportun que cette démarche de compréhension et de recherche de solutions soit appliquée à l'ensemble des facteurs de démotivation.
Ensuite, il sera alors utile de mesurer une nouvelle fois le poids des facteurs de motivation et de démotivation pour en apprécier l'évolution ("tip" #3).

Mise en pratique #4

Je vais reprendre les questions d'analyse des facteurs de démotivation : "Quoi ?", "Pourquoi ?", "Pour quoi ?", "Peut-on penser autrement" et "Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?", en me focalisant sur un seul des facteurs de motivation, sur un exemple particulier.

Exemple simpliste : Mettre la table.

J'ai choisi de mettre la table. Pourtant je ne suis vraiment pas motivé.

Quoi ?

Un des facteurs de démotivation, intense, est :
"Ça me met en colère".

Pourquoi ?
  • Pourquoi ? D'où ça vient ?
    - Parce que "Ce n'est pas à moi de le faire".
  • Pourquoi ?
    - "Mon fils est absent"
    et Parce que "Mettre la table est de sa responsabilité"
  • Pourquoi ? D'où ça vient ?
    - "Nous avons réparti nos domaines de responsabilité dans les tâches du quotidien"
  • Pourquoi ? D'où ça vient ?
    - "Je voulais intégrer la prise-de-responsabilité dans l'éducation de mon fils"
  • Pourquoi ? D'où ça vient ?
    - "Pour moi, ça fait partie de mon rôle de parent"
  • Pourquoi ? etc.

Quand la réflexion n'avance plus, je m'arrête.

Pour quoi ? Quels sont les besoins ou bénéfices secondaires qui sont en jeu ?

Dans mes réponses, je vois que sont mis en jeu mes besoins de :

  • sérénité, 
  • respect-des-engagements, 
  • bonne-image-de-moi-en-tant-que-parent.

Et dans cette situation, je ne vois pas de bénéfices secondaires à être en colère.

Peut-on penser autrement ?

À propos de la bonne image de moi en tant que parent, cette valeur, cette croyance, a peut-être été établie par rébellion ou par conformité avec ce qui a pu se passer avec mes propres parents.

Aujourd'hui, je n'ai peut-être plus besoin de me comparer avec mes parents sur le domaine de la parentalité. Je peux réajuster ma façon d'être parent en fonction de ce que je pense être important, et pas en fonction du regard de mes parents sur ma parentalité.

Je peux changer-ajuster ma croyance sur ce qu'est "être un bon parent".

Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?

L'idée est de trouver des solutions, atténuations, contournements, ou travailler sur les besoins, ou les bénéfices secondaires.
Je choisis de travailler sur mes besoins.
Comment les nourrir autrement qu'en refusant de mettre la table ?

  • Sérénité : Je peux gérer ma colère : la reconnaître, l'accueillir, la traiter…
  • Respect des engagements : Je peux rappeler à mon enfant son engagement, ou modifier avec lui les domaines de responsabilité, ou prévoir avec lui comment les choses sont gérées quand il est absent…
  • Bonne-image-de-moi-en-tant-que-parent : Est-elle vraiment abîmée par cet événement isolé ? Est-ce une fragilité récurrente qui mérite un travail psychologique ?

Suite à cette réflexion, je décide de : 

  • gérer ma colère,
  • décider de prévoir avec lui ce qui se passe quand il est absent.

À ce moment précis, je réévalue l'intensité du facteur de démotivation en intégrant ces aménagements.
L'action à analyser devient "Mettre la table, en gérant ma colère et en décidant de prévoir avec lui ce qui se passe quand il est absent".
L'intensité du facteur "colère" évolue : de forte, elle devient faible ou négligeable, modifiant du même coup mon sentiment global de motivation.

Ensuite, on passe à un autre facteur de démotivation avec la même démarche : analyser pour comprendre, aménager la situation pour transformer l'intensité des démotivations, et donc du sentiment global de motivation.

Ça vous dit d'essayer ? De prendre peu de temps pour tester cette démarche ?

Et ensuite ?

Après avoir travaillé sur les facteurs de démotivation, il est utile de chercher à découvrir de nouveaux facteurs de motivation, pour continuer à faire évoluer le sentiment de motivation globale.

On en reparle dans le "Motivation tip" #5.


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