Relations et sentiment d'appartenance

Motivation tip #17

Relations et sentiment d'appartenance
Pour booster la motivation intrinsèque

Dans les "Motivation tips" #15 et #16, j'ai a parlé de motivation intrinsèque et du rôle favorisant de l'autonomie (vouloir ce qu'on fait) et du sentiment de compétence et de progression de compétence.
Aujourd'hui j'aborde le besoin d'appartenance sociale, de relations.
C'est un des trois besoins psychologiques de base relevés par la SDT.

Nourrir ce besoin, à l'occasion d'une activité pour laquelle il y a déjà une motivation intrinsèque, va fortement booster cette motivation intrinsèque.
À condition qu'il y ait au préalable autonomie et sentiment de progression de compétence dans cette activité d'une part, et d'autre part autonomie (je rappelle : vouloir ce qu'on fait) dans le fait même d'être en relation, sinon l'effet est assez modeste.

Pour beaucoup de personnes, l'appartenance à un groupe, la relation avec d'autres, sont assez naturelles.
Mais pour d'autres, cela reste quelque chose d'un peu abstrait et artificiel, ou encore à sens unique ou déséquilibré.
Alors voici quelques éléments pour clarifier le sujet.


Le sentiment d'appartenance apparaît lorsqu'on se sent faire partie d'un groupe (réel ou virtuel).
"Je" fait partie d'un "Nous", qui prend soin de moi ET auquel je contribue. 
Je compte sur le groupe ET je compte pour le groupe.

Il y a donc un double mouvement de la personne envers le groupe : 

  • accueillir du groupe ce qui va nourrir (une partie) des besoins ;
  • aider et contribuer au groupe (sans conditions, généreusement, au delà d'un rôle fonctionnel "officiel" dans le groupe).

Et symétriquement, il y a le même double mouvement du groupe envers la personne :

  • prendre soin des besoins de la personne (connaître l'autre dans ses particularités et se mettre "à sa place" : "si j'étais à sa place, dans sa situation, avec sa façon d'appréhender le monde, qu'est-ce que j'aimerais que les autres fassent pour moi"… et le faire, ou le faire faire, lorsque c'est pertinent) ;
  • reconnaître et accueillir les contributions de la personne au groupe : il s'agit de reconnaissance, de signes de reconnaissance concrets, perceptibles par la personne (attention toutefois à ce qu'ils ne soient pas perçus comme des tentatives d'influence).

Si vous avez un peu de temps, profitez-en pour analyser votre relation à vos groupes préférés (ex : votre couple).
Comment la relation dans ce groupe nourrit-elle votre sentiment d'appartenance et l'impact sur votre motivation intrinsèque concernant les activités faites dans ce groupe (pour lesquelles il y a déjà autonomie et sentiment de progression de compétence) ?
Vous pouvez vous aider des quatre points ci-dessus.
Il pourrait bien y avoir des chemins vers une vie encore plus motivante.

Mise en pratique #17

Je disais plus haut que le sentiment d'appartenance sociale (à un groupe, couple, famille, amis, équipe, partenaires de loisirs) enrichit la motivation, pour peu qu'il y ait au préalable autonomie et sentiment de compétence et de croissance de compétence.

La relation d'appartenance sociale dont je parle n'est pas à sens unique. Elle est équilibrée : l'expression du sociologue Serge Paugam la résume bien : "Compter sur" et "Compter pour".
Compter sur le groupe, compter pour le groupe.
Compter sur l'autre, compter pour l'autre.

Dans cette "Mise en pratique", je propose que vous choisissiez maintenant une activité qui vous motive déjà, et d'examiner la dimension "appartenance sociale" de cette activité.


À propos de l'activité que vous avez sélectionnée :

Quelle est-elle ?

Pour qui la faites-vous ? Qui sont les personnes ou les êtres qui vont en bénéficier ?
De façon directe, immédiate, ou de façon indirecte.
Prenez quelques instants pour imaginer les impacts, à qui cela va-t-il profiter ?


Grâce à qui pouvez-vous faire cette activité ? Quelles sont les personnes qui ont permis que vous puissiez agir ?
Quelles sont les personnes ou les êtres qui ont permis à ces personnes de vous permettre d'agir ?
Et continuez à remonter la chaîne des acteurs.
Prenez quelques instants pour cela.


Enfin, avec qui réalisez-vous l'activité ? Qui vous entoure ? Quel est le "groupe" au sein duquel vous pratiquez l'activité ?
Qu'est-ce qu'ils vous apportent ? Reconnaissance ? Sécurité ? Chaleur et bien-être ?
Qu'est-ce que vous leur apportez ? Talents ? Energie ? Temps ? Ecoute ?
Prenez quelques instants pour y réfléchir.


Et là est le plus motivant : comment pouvez-vous enrichir la relation avec votre "groupe" ?
Comment prendre soin de l'autre, de chacun des autres ?
Comment montrer à chacun des signes de reconnaissance pour leur apport particulier au groupe, ou pour ce qu'ils vous apportent à vous ?


Choisissez une ou deux idées que vous venez de trouver, qui peuvent enrichir la relation, et essayez aujourd'hui ou demain de les mettre en pratique.
Cela va renforcer le lien entre vous, et de façon indirecte mais réelle, cela renforce la motivation pour l'activité que vous faites avec eux.

Et ensuite ?

Depuis quelques "tips", j'évoque les récompenses, feedbacks, signes de reconnaissance et leur impact nuancé sur la motivation intrinsèque.
Oui, le feedback est tout un art !
On en reparle dans le "Motivation tip #18".


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