Flow

Motivation tip #16

Flow 
L'autre dimension

Soudain, on reprend contact avec la réalité, comme à l'éveil d'un rêve. Depuis plusieurs heures, on était happé, intensément immergé dans son activité (on écrivait un roman ? on bricolait ? on jouait sur ordinateur ? on travaillait ?) et, concentré, on ne sentait ni faim, ni fatigue. On était plongé dans son monde et on vient de revenir à la réalité.
C'était l'état de Flow.

Ça vous est déjà arrivé ? Certainement.

Aimeriez-vous le revivre ?

Mais au fait, peut-on vraiment déclencher un Flow sur commande ? 
Non. 
Mais on peut le favoriser !


Il y a des conditions dans lesquelles apparaît le Flow.
Ces conditions ne le font pas apparaître à coup sûr, mais lorsqu'il y a du Flow, on se rend compte qu'il y avait ces conditions.
Autre façon de dire la même chose : si ces conditions ne sont pas mises en place, il n'y a pas de Flow possible.

Ce sont :

  • Liées au contexte de l'activité :
    • une situation de concentration, de focalisation sur le moment présent

  • Liées au besoin d'autonomie (vouloir ce qu'on fait) :
    • du sens, de la valeur accordée à ce qu'on fait ;
    • du désir, du "vouloir" concernant l'activité
    • une sensation de contrôle de la situation, sensation qu'on est véritablement acteur de ce qui se passe ;

  • Liées au besoin de compétence et de croissance de compétence :
    • une activité exigeante, un défi qui ne soit pas trop facile ;
    • et en même temps une activité perçue comme faisable, réalisable, qui ne soit pas trop difficile, quitte à la fractionner en étapes elles-mêmes ni trop faciles ni trop difficiles, pour atteindre le défi ;
    • dont le niveau de progression vers l'objectif puisse être mesuré, même inconsciemment, pour en percevoir le progrès ;
    • et qui donne un feedback immédiat, pour que la perception du progrès se fasse en temps réel ;

  • Et bien sûr :
    • du plaisir, au moins sur une des dimensions de l'activité, pas forcément sur toutes.
      Par exemple lorsqu'on joue de la guitare, ça fait mal au doigts, au dos, aux oreilles des voisins, c'est compliqué, mais… quand même, il y a un côté plaisant quand on se rend compte qu'on est en train de progresser, ou quand on goûte esthétiquement ce qu'on est en train de jouer. Il faut au moins une dimension plaisante, même si tout n'est pas forcément drôle.

Donc pour améliorer la motivation dans une situation moyennement motivante, on peut essayer de l'enrichir par du Flow. 
Pour cela, une bonne démarche est de se poser et réfléchir à une feuille de route, un plan d'action, qui prenne en compte et mette en place les facteurs qui favorisent le Flow.
Et essayer. Et évaluer.
Et réessayer. Et réévaluer.
Pour arriver au final à vivre le Flow dans cette situation.

Mise en pratique #16

Programme d'action pour favoriser l'apparition du Flow.

Dans votre vie professionnelle, choisissez une activité "neutre", pour s'entraîner : ni motivante, ni trop désagréable.
Je prends un exemple : le ménage et la remise en ordre du magasin le soir après le départ du dernier client.

L'idée est de construire un cadre favorisant le flow autour d'une activité.

Quelle est l'activité au juste ?

Dans l'exemple, cela peut être le ménage lui-même : on peut désirer le faire le plus vite possible. L'objectif va être l'efficience.
On peut aussi travailler la perfection du geste : tel un sportif ou un danseur, enchaîner les mouvements avec fluidité et économie pour vivre le plaisir du corps en mouvement et de la perfection de l'action.
On peut aussi profiter du temps de cerveau disponible pour apprendre quelque chose de nouveau, apprendre une langue avec des enregistrement audio par exemple.
On peut aussi vouloir travailler sa voix et enchaîner l'intégrale des Johnny Hallyday en profitant de la résonance du magasin.

Bref, une activité désirable, plaisante même si elle est exigeante, qui se fait à l'occasion de l'activité de base, et qui demande de la concentration.

Quand vous avez défini cette activité, on peut passer à la suite.

Environnement

Comment ajuster votre environnement pour être véritablement l'acteur de cette activité : pouvoir décider du quoi et du comment, des objectifs et des moyens. C'est important pour le sentiment d'autonomie (vouloir ce qu'on fait).

Objectif et progression

L'objectif idéal n'est ni impossible ni trop facile. S'il est trop difficile ou trop lointain, quels objectifs intermédiaires, possibles sans être trop faciles, pouvez-vous définir pour atteindre l'objectif final ?

Dans l'idéal, pour bien se rendre compte de la progression, la "mesure" de la distance entre la réalité et les objectifs est immédiatement perceptible, que ce soit consciemment ou inconsciemment. C'est important pour le sentiment de croissance de compétence. 
Comment allez-vous ressentir ou mesurer la progression vers vos objectifs intermédiaires ? Redéfinissez ces objectifs s'ils sont difficilement mesurables.

On essaye

Une fois que vous avez réfléchi à tout ça, essayez de le vivre pendant une semaine, pour voir. Puis ajustez si besoin.

Si ces questions vous semblent artificielles, prenez les comme des garde-fous pour éviter de se lancer dans une activité trop simple ou trop difficile, pour éviter l'absence de visibilité sur la progression, ce qui ferait à coup sûr se dissiper le Flow.

Bonne expérimentation !

Et ensuite ?

J'ai parlé des besoins d'autonomie et de sentiment de compétence, mais il y a aussi un besoin dont la prise en compte booste la motivation intrinsèque : le besoin d'appartenance sociale.
On en reparle dans le "Motivation tip" #17 !


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