Questionner les contraintes, garantir les limites

Motivation tip #41

Questionner les contraintes, garantir les limites
L'exercice de l'autonomie en situation contraignante

Dans le "Motivation tip" #40, je disais que pour favoriser la motivation des personnes qui nous sont confiées, un des axes de travail était la mise en place d'un environnement qui favorise leur autonomie (= vouloir ce qu'on fait).

Dans ce "tip" et les suivants, je présente quelques outils et techniques pour cela.

→ Questionner les contraintes, garantir les limites

L'autonomie n'est pas "pouvoir faire ce qu'on veut" (ça c'est la liberté), mais plutôt "vouloir ce qu'on fait" (voir "tip" #13).
Dans la réalité, on ne peut pas faire tout ce qu'on veut, il y a toujours des limites, naturelles ou sociales.
Ces limites sont incontournables et c'est tant mieux car elles constituent un cadre rassurant et protecteur (pour nous et pour les autres) même s'il est frustrant.

Pour favoriser l'autonomie, une fois ces limites posées, l'idée est de donner le maximum de latitude possible à l'intérieur de ces limites.

Outil n°1 : Questionner les contraintes

Lorsqu'on est amené à faire respecter des contraintes, il est bon de questionner ces contraintes.
Sont-elles des limites absolues, des frontières infranchissables ? Sont-elles justifiées dans le contexte actuel ?
Dans la réalité, beaucoup de limites théoriques peuvent être ajustées à la réalité, à la situation, à la personne.

Outil n°2 : Expliciter et garantir les limites

Concernant les limites non-négociables.
L'idée est de les clarifier, les expliciter, d'expliquer leurs enjeux (leurs "pour quoi ?", voir outil n°3), de garantir leur objectivité, leur stabilité, et de donner une information claire sur ce qui se passe en cas de dépassement des limites.
Pas en termes de menace, mais plutôt en explicitant les "conséquences naturelles" des transgressions.
Et de s'assurer que tout cela est compris par l'autre même si cela n'emporte pas l'adhésion.
Tout cela va permettre l'exercice de l'autonomie dans le cadre de ces limites.
La limite n'est plus définie comme une volonté arbitraire de quelqu'un d'autre, mais comme un fait, une réalité, avec laquelle il faut vivre.

Outil n°3 : Expliquer

Cela concerne toutes les contraintes, négociables et non-négociables.
Expliquer, avec des explications qui ont du sens pour l'autre personne.
Expliquer les enjeux (les "pour quoi ?", ce qu'on veut atteindre et ce qu'on veut éviter) et les modalités de leurs mises en œuvre.
Cela favorise le passage de l'obligation (qui contrarie l'autonomie) à l'adhésion (qui la renforce).
Il est prévisible que les contraintes ne seront pas toujours respectées, ça fait partie de la réalité (et c'est plutôt sain qu'un être humain cherche à questionner les limites, l'inverse peut être inquiétant).
Il est bon de faire une relecture (un débriefing) des conséquences le cas échéant, voire un réajustement-renégociation de la contrainte.
Cela demande du temps, de la pédagogie, des remises en question le cas échéant sur la pertinence de la contrainte.
Ce n'est pas facile, mais pour la motivation et le bien-être de l'autre, c'est préférable à un enfermement dans un réseau d'obligations-interdictions qui démotivent.

Mise en pratique #41

À paraître dans quelques semaines.

Et ensuite ?

Dans le "Motivation tip" #42, je continuerai à proposer des outils renforçant le sentiment d'autonomie, selon l'axe "encourager l'autre à être acteur de sa vie".


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