Peut-on vraiment motiver quelqu'un d'autre ?

Motivation tip #40

Peut-on vraiment motiver quelqu'un d'autre ?
En tout cas, on y peut quand même quelque chose.

On ne peut pas motiver quelqu'un d'autre.
Ou alors en le forçant (motivation externe), mais ça ne conduit pas à une motivation de qualité (persévérance, implication, qualité de l'action).

Par contre, on peut agir sur deux axes :

  • former l'autre personne à l'automotivation, à gérer sa propre motivation ;
  • mettre en place et entretenir un cadre, un environnement qui va favoriser l'émergence et la croissance de la motivation.

La SDT, la théorie de l'autodétermination, soutient que le fait d'être dans un environnement qui nourrit les besoins psychologiques de base va naturellement favoriser le bon fonctionnement intégral de la personne, en particulier sa motivation et son bien-être.

Concernant en particulier la motivation, plus les besoins psychologiques de base de la personne sont pris en compte, plus la motivation va être internalisée, passant d'une motivation externe ou introjectée, à une motivation de meilleure qualité (en terme de persévérance, engagement, performance, bien-être) : motivation par adhésion (ou identification), voire intégration (voir "Motivation tip" #12).

Ces besoins psychologiques de base sont : l'autonomie (vouloir ce qu'on fait), le sentiment de compétence et de croissance de compétence, ainsi que le sentiment d'appartenance sociale dans des relations équilibrées (compter pour les autres, compter sur les autres).

Être attentif à la motivation des personnes qui nous sont confiées (équipiers, étudiants, enfants…), c'est être comme un pépiniériste, qui prend soin du pot et de la terre, de l'eau, de la lumière autour de la plante, en faisant confiance au programme génétique de l'arbre en devenir. Pas la peine de le tirer par les feuilles pour le faire grandir, le temps joue aussi un rôle dans sa croissance. 

Donc prendre soin de la motivation de l'autre, c'est prendre soin de ses besoins psychologiques de base, et également de ses besoins particuliers.
Ça c'est la théorie.


Dès les prochains "Motivation tips", je présenterai des outils qui favorisent les besoins psychologiques de base.

Mais avant, je voudrais parler d'une attitude fondamentale qui va guider le choix des bons outils : c'est le changement de perspective, se mettre à la place de l'autre, comprendre son point de vue.
Ne pas commencer par là fait courir le risque de mettre en œuvre des outils et démarches adaptés à soi-même, ou statistiquement adaptés à une majorité de personnes, mais qui a priori ne correspondront pas ou peu à l'autre, à sa réalité, à sa singularité statistique.

"Si j'étais à sa place, dans sa situation, dans son état, avec sa façon de penser et de percevoir son environnement, ses valeurs différentes des miennes, ses croyances même irrationnelles, ses émotions et sentiments, avec les atouts et limites de ses traits de personnalité,

  • qu'est-ce que je vivrais, comment je le vivrais, quel serait mon ressenti ?
  • qu'est-ce qui me motiverait ou me démotiverait, et pourquoi ? (une sorte d'analyse motivationnelle en se mettant à la place de l'autre)"

La première étape est donc de se mettre à l'écoute de l'autre, une écoute de haute qualité, pour bien le comprendre.

Ensuite seulement, il sera temps de choisir les outils de remotivation adaptés à la réalité de l'autre, dans le respect de sa personne et de sa personnalité.

Mise en pratique #40

À paraître dans quelques semaines.

Et ensuite ?

Dans le "Motivation tip" #41, je présenterai des outils qui favorisent le besoin psychologique de base d'autonomie.


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