Ennui et Motivation

Motivation tip #39

Ennui et Motivation
Partir en exploration

Quel ennui quand on s'ennuie !
C'est même parfois carrément insupportable.

Que faire avec cela ?

Je distingue, dans l'ennui, trois dimensions :
- faire ce qu'on n'apprécie pas,
- faire ce qu'on apprécie, mais le faire trop longtemps,
- ne pas faire quelque chose qu'on apprécierait, même si on ne sait pas encore ce que c'est.


Pour la première dimension, je recommande de faire une analyse motivationnelle de la situation pour voir comment la faire évoluer ou l'enrichir ("Motivation tips" #1 à #7).


Pour la deuxième dimension, mon approche est le "papillonnage" : le principe est d'avoir plusieurs activités intéressantes à faire, et d'alterner ces activités pendant des durées limitées.
Ça ressemble à la technique du pomodoro, et ça fonctionne assez bien.
Cela fonctionne également lorsqu'on fait quelque chose qu'on apprécie pas. Bonne technique.


Pour la troisième dimension, lorsqu'on ressent l'ennui mais qu'on ne sait pas quoi faire avec ça, l'approche par la gestion des émotions peut apporter quelque chose d'intéressant. Surtout si l'ennui est ressenti comme insupportable.

Dans les "Motivation tips" #34 et #35, je parlais de l'accueil physique des émotions et de l'accueil informationnel des émotions.
Cet accueil permet d'atténuer fortement, voire de faire disparaître les impressions désagréables liées aux émotions.
En même temps, il permet de comprendre et de traiter les informations portées par ces émotions.

Et donc ça fonctionne aussi pour l'ennui : d'une part l'accueil physique fonctionne bien pour atténuer la "souffrance" de l'ennui, et d'autre part l'accueil informationnel fonctionne pour chercher des chemins pour ne plus s'ennuyer : le message de l'émotion "ennui" est quelque chose comme : "Tout va bien, ou tout va suffisamment bien, c'est le moment d'aller voir ailleurs, explorer, exercer sa curiosité".

C'est plutôt bon signe : d'abord les choses sont à peu près sous contrôle.
Et surtout, il y a en soi une vitalité qui pousse à aller au-delà de l'existant, à élargir son univers.
Même si le ressenti est désagréable, le message informationnel est plutôt positif.

Pour ne plus rester enfermé dans l'ennui, la question est donc : "en tenant compte de la réalité, des options possibles, que puis-je explorer ?"

Et ça peut aller loin : la question peut devenir "quelle direction de vie prendre ?", "quel projet vivre, qui me donnera de l'élan ?" : projet personnel, ou projet collectif dans lequel on s'insère : tant de causes ont besoin de mains.
Au final, ça revient à "que puis-je explorer ?"

Là il faut faire attention à un piège : la tentation d'aller de divertissement en divertissement. Se divertir est une bonne chose, mais le fait d'enchaîner les divertissement peut "détourner" d'un chemin d'épanouissement, en s'enfermant dans une spirale divertissement-ennui-divertissement-ennui… (le mot "divertissement" veut précisément dire "détournement"). Dans cette situation, le besoin d'autonomie (vouloir ce qu'on fait) est bafoué (on se divertit parce qu'on y est "forcé" par le sentiment d'ennui), le besoin de croissance de compétence est négligé (dans des divertissements où on ne fait qu'absorber passivement la chose divertissante), et au final, ça n'apporte ni motivation ni bien-être.

Donc "Que puis-je explorer ?", en tenant compte des besoins psychologiques de base que sont l'autonomie (vouloir ce qu'on fait), la compétence et la croissance de compétence, l'appartenance sociale dans des relations équilibrées (compter pour les autres, compter sur les autres), dont la prise en compte va favoriser la motivation et le bien-être.

Bonnes explorations !

Mise en pratique #39

À paraître dans quelques semaines.

Et ensuite ?

Dès le "Motivation tip" #40, j'aborderai le sujet de la motivation des personnes qui nous sont confiées (collègues, étudiants, enfants, etc.).


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