Faire ou ne pas faire, telle est la question

Motivation tip #7

Faire ou ne pas faire, telle est la question.
La motivation dans les choix à deux options.

Ils semblent difficiles, ces choix fermés, faut-il "partir ou rester ?", faut-il "faire ou ne pas faire ?"

Apparemment, il n'y a que deux options possibles.

Mais est-ce si vrai ? Est-on vraiment enfermé dans ce choix ?

Non !


Exemple concret, une situation professionnelle : on a un emploi. Et se pose la question : "partir ou rester ?"

Peut-on à la fois rester et partir ?

Oui ! On peut :

  • en partie rester, en partie partir (temps partiel) ;
  • étaler l'action dans le temps (partir petit à petit) ;
  • agir comme si on restait tout en étant parti (continuer en tant que prestataire, intérimaire) ;
  • agir comme si on partait tout en étant resté (prendre un autre rôle, développer une autre activité en intraprenariat ou en activité annexe).

Peut-on à la fois ni rester ni partir ?

Oui : c'est ni choisir de rester, ni choisir de partir. On peut :

  • lâcher l'affaire, se désengager ;
  • se contenter de ne faire que ce qu'on doit faire (démission silencieuse) ;
  • prendre les choses comme elles viennent : laisser faire les événements, le destin, les autres.

En réalité, dans une question fermée, se cachent deux questions :

  • Rester, ou non
  • Partir, ou non

De même, pour la question Faire ou Ne pas faire, il y a deux questions :

  • Faire, ou non
  • Ne pas faire (= choisir de ne pas faire), ou non (= ne pas choisir, ou pas tout de suite)

"Ne pas faire" peut être une vraie décision, mais peut aussi être une non-décision due à diverses raisons (ne pas se sentir en capacité d'agir, ne pas décider tout de suite, ne pas affronter).


Et le rapport avec la motivation ?

D'abord :

Lors de la recherche des facteurs de motivation ("tip" #2), l'analyse de la question "faire ou ne pas faire" prend en compte les deux dimensions : "faire ou non" ; "choisir de ne pas faire ou non".

"Qu'est-ce qui me freine, me repousse, me pousse, m'attire à faire",
"Qu'est-ce qui me freine, me repousse, me pousse, m'attire à choisir de ne pas faire".

Ce double-questionnement met en lumière certains facteurs qui, sinon, resteraient cachés.

Ensuite, et c'est très réjouissant :

Quand la question de la motivation se pose, c'est qu'il y a de la démotivation quelque part.
Le pire est quand les deux options sont démotivantes, on se sent contraint à choisir entre deux mauvaises solutions !

Après avoir analysé les deux options, diminué les démotivations, trouvé de nouvelles motivations, on peut tout à fait se retrouver avec deux options motivantes !

Il n'y a plus qu'à choisir entre deux bonnes solutions !
C'est cool !
Ce n'est pas forcément plus simple, mais au moins c'est plus enthousiasmant !

Mise en pratique #7

Je donne un nouvel exemple de faux-dilemme, dans le domaine professionnel : Faire ou Faire faire ? Faire en interne, ou sous-traiter ?

Première étape de la démarche : élargir les options.

Est-il possible d'à la fois faire en interne ET sous-traiter ?

  • En partie faire, en partie sous-traiter (les choix peuvent se faire sur des critères de technicité-complexité, coût-trésorerie, sécurité-confiance-qualité, délai-réactivité…) ;
  • Étaler dans le temps, expérimenter la sous-traitance, puis augmenter ou non les volumes ou les domaines d'intervention en fonction du retour d'expérience ;
  • Agir comme si l'on faisait en interne tout en sous-traitant, en faisant appel à un consultant en régie, à un cdi intérimaire, à un employé qui voudrait développer une activité en tant qu'indépendant sur ce domaine ;
  • Agir comme si on sous-traitait tout en faisant en interne, en faisant appel à une filiale, ou en déléguant la responsabilité de l'action (et les moyens de cette responsabilité) à une personne ou une équipe de l'entreprise…

Certaines solutions peuvent être mal-adaptées, mais au moins on sort d'un choix à deux options, on s'ouvre de nouveaux chemins.

Deuxième étape : évaluer la motivation des nouvelles options

C'est-à-dire faire une analyse motivationnelle ("tips" #1 à #6)

  • des options initiales :
    • (tout) faire en interne ou (choisir de) ne pas tout faire en interne ;
    • (tout) sous-traiter ou (choisir de) ne pas tout sous-traiter ;
  • et des nouvelles options qui semblent raisonnables, par exemple :
    • expérimenter une sous-traitance évolutive ou (choisir de) ne pas expérimenter une sous-traitance évolutive ;
    • faire appel à des consultants en régie ou (choisir de) ne pas faire appel à des consultants en régie ;

Sans oublier de faire évoluer l'intensité des facteurs de motivation, pour rendre chaque option aussi motivante que possible.

À la fin, on a de nouvelles solutions désirables parmi lesquelles il ne reste plus qu'à choisir.


Je vous propose d'expérimenter cette démarche sur un sujet fictif :
Supposez que vous ayez envie de "professionnaliser" une de vos activités de loisir.
Vous allez percevoir un revenu pour cette activité. Comment le percevoir légalement ?

Au départ, on peut croire qu'il n'y a que deux solutions : être indépendant ou être salarié.
Mais est-ce si limité ? Peut-on être à la fois indépendant et salarié ? (La réponse est oui, il y a plusieurs possibilités) (Vous pouvez chercher des idées sur internet)

Ensuite je vous propose de prendre une des options que vous avez découvertes, et d'y appliquer une analyse motivationnelle.

Bon entraînement !

Et ensuite ?

Dans le "Motivation tip" #8, je parlerai de la SDT, de Deci et Ryan.
Ça vous dit quelque chose ?


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